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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 11:36

Nos quelques jours de navigation le long de la côte sud du Portugal ne nous ont pas beaucoup plus plu que Portimão: encore des longues plages plates et des alignements d'immeubles. Seules quelques falaises ocres percées de grottes, et un mouillage derrière une île isolée de la lagune de Faro, à côté d'un petit village de pêcheurs reconverti en paisibles maisons de vacances nous ont plu.

 

10-07-23 - guadianaMais tout a changé quand nous somme arrivés sur le Guadiana, le fleuve qui marque la frontière entre le Portugal et l'Espagne. L'estuaire ne paie pas de mine - les plages laissent place aux marécages mais les barres d'immeubles sont toujours là, certaines même abandonnées avant d'être terminées - mais au fur et à mesure qu'on remonte le fleuve le paysage devient bien plus sympathique : collines couvertes d'oliviers et d'amandiers, petits villages aux toits de tuiles, maisons en ruines au bord du fleuve, vieilles barques accrochées à des minuscules pontons... C'est même terriblement romanesque, on s'imagine bien quelques centaines d'années en arrière, avec les contrebandiers qui traversent le Guadiana, de nuit, pour faire passer des cigarillos de l'autre côté de la frontière...

 

Pas besoin d'imagination pour apprécier nore mouillage, environ 25 km à l'intérieur des terres. Le tableau est idyllique: au détour d'un méandre il y a de chaque côté de la rivière un joli village aux maisons blanches, adossé aux collines jaunes et sèches parsemées des taches gris-vert des oliviers, chacun avec sa forteresse qui surplombe le fleuve. Il faut encore ajouter à l'image le vert plus clair des herbes qui poussent au bord de l'eau, les couleurs vives des voiliers au mouillage, 10-07-23 - sanlucarle bleu du ciel et les jolies formes des deux moulins qu'on aperçoit côté espagnol. 

 

Les deux villages qui bordent le fleuve sont à la hauteur du paysage. Du côté espagnol, à Sanlucar de Guadiana, on a l'impression de se trouver dans un décor de cinéma, un croisement entre l'Andalousie profonde de Garcia Lorca et les villages fantômes des westerns spaghettis: rues désertes, murs blancs épais, grilles aux fenêtres, portails qui grincent, rues poussiéreuses parmi les oliviers... On pourrait presque entendre les volets se fermer sur notre passage et imaginer les regards soupçonneux des rares passants. Seuls le pavage des rues, un peu trop neuf, et les voitures, assez nombreuses, gâchent un peu cette ambiance très irréelle.

 

10-07-23 - alcoutimDu côté portugais, Alcoutim est village très pittoresque aussi mais dans un sens très différent. Les rues irrégulièrement pavées à peine carrossables, les fleurs aux fenêtres, le vieux château fort, la petite église et les vieilles femmes qui papotent assises sur un banc pourraient donner l'impression de se balader dans un endroit figé dans le passé, oublié au fond de la campagne portugaise, mais en réalité on a la sensation qu'à Alcoutim le présent se mélange très bien au passé, et que les touristes (beaucoup de plaisanciers) se mélangent très bien aux habitants. Il y a autant d'enfants que de personnes agées, et il paraît tout aussi naturel de se perdre dans les petites ruelles que de se connecter au hot-spot wifi du centre culturel, aussi normal d'aller écouter un concert de musique brésilienne sur la place du village que de regarder le fleuve couler depuis un des petits bars qui vendent de la bière et de la sangria.

 

C'est un endroit un peu hors du temps, où on aurait bien passé quelques jours de plus, mais il faut bien continuer et nous devrions donc partir d'ici peu pour Cadiz.

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commentaires

P
<br /> <br /> Le village que tu décris si bien me rappelle L'Andalousie ou nous avions passé deux semaines<br /> <br /> <br /> formidables.Bravo encore pour ce blog très détaillé et bien écrrit.J'ai eu beaucoup de plaisir à<br /> <br /> <br /> le lire.Gros bisous.<br /> <br /> <br /> <br />
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